Il fallait au moins une première étude sur le Rôle des Salons dans l’innovation et la vie des Start ups, non ? Les salons exposent les innovations depuis si longtemps, se tenant dans les plis décisifs de notre économie mondiale de la Connaissance (même si l’éclat de leur fonction n’envahit pas les analyses des rouages de notre monde) et les start ups, d'un modèle si récent, quelques dizaines d’années, deviennent aujourd’hui le roulis démesuré de l’économie quand elle devient vague nouvelle : comment ne pas regarder la couture des salons et des start ups ? C’est fait, le premier regard, NUNDINOTOPIA publie ce jour, férié (parce que les foires respirent et vivent les jours fériés), une étude qualitative sur la base de 20 entretiens avec des start uppers (encore merci à eux pour leur disponibilité). Toujours dans le cadre du joyeux projet de contribuer à la constitution d’une Recherche, Développement, Innovation dans les Foires, Salons et Congrès. Et la nouvelle est bonne, start ups et salons ont destin lié. Voilà en quelques lignes le résumé de ce travail que vous pouvez télécharger librement ci-dessous.
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TELECHARGER L'ETUDE : RAPPORT INTEGRAL ET SYNTHESE
Rapport d'étude sur "le rôle des salons dans l'innovation et la vie des start ups"
Synthèse de l'étude sur "le rôle des salons dans l'innovation et la vie des start ups"
La presse parle aussi de l'étude ICI
Principaux éléments de l'étude en bref :
1. Pas de magie. Les start ups composent d’abord une réalité hétérogène d’entrepreneurs combattants et pragmatiques. Les start uppers ne sont pas des magiciens et ils ne se positionnent pas comme tels. Donc rien ne sert de leur demander, concernant les salons et leur avenir, des tours de magie.
2. La culture des starts ups se tient à quelques pas de la culture des salons : petites entreprises, métiers multiples, les marchés, l’empirisme, le sens du collectif, l’association par affinités, l’engagement, l’oralité et l’importance de la rencontre physique, le nomadisme (savoir partir et repartir),
3. Les salons sont essentiels à la vie des start ups et à leur stratégie. Les start uppers ont une pratique quasi systématique des salons et autres événements. Les salons sont des machines de « UP » social nécessaire à leur croissance. L’Evénement est aussi un marché pour une part d’entre eux.
4. D’abord des affaires. Les start uppers ont les idées claires sur leurs objectifs. Ils veulent entrer dans l’écosystème du marché présent sur le salon et émerger. Les deux objectifs principaux sont largement orientés par la recherche d’affaires : commercer, entrer dans les réseaux et appartenir à l’écosystème. Deux autres objectifs importent : obtenir des retombées médiatiques et de la résonance sur les réseaux sociaux ; faire une veille du marché.
5. Le processus d’innovation des start ups n’existe qu’implicitement et encapsulé dans les relations d’affaires. L’innovation n’est pas un objectif. Si le processus d’innovation peut être schématisé en deux phases, une de l’invention, l’autre de la socialisation de cette dernière et de son adoption, alors sans en porter le nom, les expériences des start uppers sur le salon peuvent en partie y correspondre. Si les salons ont toujours été des lieux d’exposition de l’innovation, ils doivent maintenant contribuer plus formellement à la socialisation des innovateurs.
6. Les start uppers n’agissent pas dans les salons comme des débutants. Si le prix des stands est un frein, ils le contournent par un spectre large de modalités de participation (conférenciers, visiteurs, invitations, partenariats, stands collectifs). Ils peuvent casser quelques codes mais en surface, comptent avant tout le repère des salons dans une filière (le vertical) et l’échange concret (ex : importance de la carte de visite). Ils veulent à terme devenir exposants, mais ne veulent pas abandonner la mobilité qu’offre d’être visiteur.
7. Les start uppers évaluent très favorablement les salons, mais ceux-ci pourraient donner plus. Le registre d’évaluation premier est d’abord social : les rencontres, la constitution de réseaux et l’entrée dans l’écosystème. Les résultats sont indéniables, le salon est un accélérateur, mais la qualité du ciblage peut être insuffisante. De gros efforts sont à faire sur la production éditoriale. Il devient vraiment « old school » de ne pas être au niveau digital (indoor et outdoor). La fonction psychologique et énergisante d’un salon est très importante et réelle.
8. Les start ups veulent des salons capables de les immerger au plus près de la complexité des marchés et des situations. Les salons ne sont pas dépassés, seulement parfois la manière de les faire. Les trois principaux domaines d’amélioration des salons sont la Visibilité et la Parole (sortir du Village start up et pitcher toujours plus), l’Introduction sociale dans les écosystèmes (plateforme de rendez-vous qualifiés, mentoring, partenariat sur les contenus) et le développement de la Machine-Salon pour qu’elle soit au plus proche (concrète) de la réalité (formats mixtes vers l’événementiel, contenus à forte valeur ajoutée articulés sur les stratégies des filières et des marchés, engagement et innovation sociale, approche LEAN d’apprentissage et d’évolution d’une édition à autre). La transformation numérique n’est pas l’amélioration majeure attendue, elle n’est qu’un minimum.
9. Les Start ups sont prêtes à devenir elles-mêmes organisatrices d’événements (quand elles ne le sont pas déjà). Les salons, les événements dans leurs multiples formes ne sont donc pas la propriété des professionnels de l’événement. Les technologies de fabrication des salons sont en quelque sorte « open source ». Organiser est une manière d’agir sur le cours des choses, de fabriquer leur démarche même de start up.
Pour plus d'information sur la question de la Recherche et l'Innovation dans les Foires, Salons et Congrès, vous pouvez découvrir les nouveaux CAHIERS RECHERCHE ET INNOVATION DANS LES FOIRES, SALONS, CONGRES. Le thème du n°1 paru en février 2018 : ARCHITECTURE ET URBANISME.